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Andrologie / Gynécologie / Santé / Sexualité

Dysfonction érectile ou érection molle : faut-il s’en inquiéter ?

Dysfonction érectile ou érection molle : faut-il s’en inquiéter ?

La dysfonction érectile se définie comme, l’incapacité permanente ou récidivante à obtenir et/ou à maintenir une érection suffisante pour la réalisation de l’acte sexuel, pendant au moins 3 (trois) mois.

La dysfonction érectile a plusieurs appellations dans le langage courant : impuissance sexuelle, érection molle, insuffisance sexuelle, trouble de l’érection, panne sexuelle, etc.

Pas de relation sexuelle satisfaisante

La personne qui se plaint d’une dysfonction érectile présente l’une des deux difficultés suivantes voire les deux à la fois :

–       soit elle est dans l’impossibilité durable d’obtenir une érection valable (elle perd la rigidité de son pénis au bout de quelques instants, c’est-à-dire qu’elle débande vite)

–       soit elle est dans l’incapacité de maintenir si elle est obtenue, une rigidité du pénis suffisante, pour l’accomplissement de l’acte sexuel au moment précis de la pénétration. Certes, le pénis est en érection mais n’est pas suffisamment rigide pour permettre une pénétration.

La dysfonction érectile est d’importance variable. Elle peut aller d’un trouble mineur à l’absence totale de la fonction érectile.

En conséquence, elle ne permet donc pas d’avoir une relation sexuelle satisfaisante aussi bien pour l’homme que pour la femme.

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Quelle en est la fréquence ?

Il faut abandonner certaines idées véhiculées dans le public, selon lesquelles la dysfonction érectile ne concerne que les personnes âgées.

En effet, toutes les tranches d’âges sont concernées par la dysfonction érectile, bien qu’elle touche de façon un peu plus importante les personnes seniors. La fréquence de survenue de la dysfonction érectile varie d’une tranche d’âge à l’autre, voire d’un continent à l’autre.

On estime qu’environ 150 millions d’hommes dans le monde seraient concernés par une dysfonction érectile. Ce chiffre, déjà impressionnant, pourrait doubler d’ici quelques années.

En France par exemple, il existe 10 fois plus de dysfonction érectile chez les 60-70 ans et 20 fois plus chez les 70-80 ans que chez les 30-40 ans.

Au Brésil, une étude a été menée dans les années 2010, à la recherche des facteurs corrélés à la dysfonction érectile, chez les hommes brésiliens âgés de 18 à 40 ans. Cette étude confirme de fait, la fréquence relative de la dysfonction érectile chez le sujet jeune et chez l’adulte.

Au Sénégal, une étude portant sur la dysfonction érectile a mis en évidence que l’âge moyen des personnes souffrant de la dysfonction érectile se situe entre 42 et 52 ans.

La prévalence se définit comme le nombre de cas de maladies enregistrées pour une population déterminée, et englobant aussi bien les nouveaux cas que les anciens cas.

La prévalence de la dysfonction érectile est élevée aussi chez les hommes adultes du sud-ouest du Nigéria. Lors d’une étude portant sur les hommes de 30-80 ans du sud-ouest du Nigéria, la prévalence générale de la dysfonction érectile a été estimée à 58,9%.

Aux Etats-Unis une étude menée entre 1987 et 1989 confirmait la forte prévalence de la dysfonction érectile dans la population générale chez les hommes âgé de 40 à 70 ans. 52% des hommes de l’étude déclaraient une dysfonction érectile tous âges confondus.

Ainsi, autour de 40 ans, 5% des hommes déclaraient présenter une dysfonction érectile modérée tandis que 15% déclaraient présenter une dysfonction érectile sévère.

Autour de 70 ans, 17% des hommes déclaraient présenter une dysfonction érectile modérée, tandis que 34% déclaraient une dysfonction érectile sévère.

Lors du 2ème Congrès Internationale sur les Dysfonctions Sexuelles qui s’est tenu en 2004, il a été établi que la prévalence de la dysfonction érectile dans la population générale est globalement :

–        inférieure à 10 % avant 40 ans,

–        de 10 à 30 % entre 40 et 59 ans,

–        de 20 à 40 % entre 60 et 69 ans

–        de 50 à 75 % après 70 ans.

En 2018, de grandes études multinationales qui ont fait la synthèse de plusieurs études menées dans le monde, ont estimé la prévalence de la dysfonction érectile chez les jeunes hommes à 30%.

Comment expliquer cette progression dans la population jeune ?

Deux raisons principales sont à évoquer.

Primo, en dehors des maladies physiques qui constituent un des volets importants de la dysfonction érectile, il existe des facteurs psychologiques tous aussi importants, liés au mode de vie.

La dysfonction érectile est actuellement l’un des troubles sexuels les plus courants dans le monde. Malheureusement, elle est généralement sous-estimée, car il ne s’agit pas d’une maladie mortelle. La difficulté réside dans le fait que les hommes jeunes n’osent pas parler de la dysfonction érectile à leur médecin. Lorsqu’on est jeune, on est dans l’idée que tout fonctionne comme il faut.

La libération des mœurs a permis une libération de la parole. Le discours sur le sexe n’est plus un sujet tabou, y compris en Afrique. Les réseaux sociaux ont favorisé les échanges entre amis, et la quête d’informations a permis de faire émerger les problèmes liés à la dysfonction érectile.

Secundo, les spécialistes des voies urogénitales, c’est-à-dire les urologues, ont mis au point plusieurs tests portant sur les fonctions sexuelles, dont un permettant d’évaluer la sévérité de la dysfonction érectile.

Parmi ceux-ci, un questionnaire simplifié permet d’évaluer la fonction sexuelle durant les 6 derniers mois. Il a été mis au point aux Etats Unis par le Pr Rosen et a été depuis traduit et validé dans de nombreuses langues, y compris en français.

Les études menées à partir de ces tests ont permis de détecter un plus grand nombre de personnes souffrant de problèmes ayant traits à la dysfonction érectile.

N’hésitez donc pas à faire le test simplifié d’autodétermination de la dysfonction érectile, c’est-à-dire dans sa version courte.

Ce test vous permet d’évaluer les différents aspects de la sexualité masculine : érection, satisfaction, orgasme et désir. Ce questionnaire se rapporte à vos activités sexuelles au cours des 3 mois à 6 derniers mois.

En définitive

La dysfonction érectile a un impact plus ou moins important sur la qualité de vie du sujet concerné, et de sa partenaire.

La stigmatisation qui y est associée d’une part (surtout en Afrique), et le poids des coutumes d’autre part, fait souffrir en silence les hommes qui en sont affectés, mais également leur partenaire.

Et pourtant, il n’y a pas lieu de désespérer, car la plupart des hommes ont eu à connaître des difficultés pour obtenir et/ou à maintenir une érection.

Dans tous les cas, une dysfonction érectile (érection molle, panne sexuelle, etc.) n’empêchera pas l’homme de ressentir du désir, du plaisir, ni même de jouir et d’éjaculer.

Par conséquent, il s’agit d’affronter en toute sérénité la dysfonction érectile qui devrait être transitoire si elle est traitée.

Diverses solutions sont disponibles. Sur conseil de votre médecin, vous serez amené à effectuer un choix, en fonction de votre mode de vie. Dans le cadre de la vie de couple, il serait souhaitable que le choix de la méthode soit effectué de façon concertée.

Dr Ettien Félicien
Médecin-blogueur

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