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Santé / Santé et Mémoire

Épilepsie et troubles de la mémoire

Épilepsie et troubles de la mémoire

L’épilepsie est un trouble neurologique chronique caractérisé par une activité cérébrale anormale. Ce dysfonctionnement des neurones, qui sont censés travailler ensemble, se traduit par une modification brutale de signaux électriques qui les unissent. Cela perturbe la communication en leur sein. Ces anomalies finissent par provoquer des crises convulsives ou non, qui ont pour habitude de récidiver.

L’épilepsie touche environ 1% de la population mondiale. Dans le cadre des affections du système nerveux, l’épilepsie vient en 2ème position derrière les migraines.

De nombreuses personnes souffrant d’épilepsie déclarent avoir des problèmes de mémoire.

Les chercheurs sont parvenus, aujourd’hui, à expliquer comment les crises d’épilepsie créent d’une part la perte de mémoire immédiate (post-critique), et d’autre part, les troubles de mémoire de survenue tardive, en particulier ceux observés dans la maladie d’Alzheimer.

Les troubles de la mémoire survenant juste après la crise d’épilepsie

Les patients présentant une crise d’épilepsie signalent souvent des problèmes de mémoire, en particulier juste après les crises. 

Si la crise démarre dans la région de l’hippocampe (la partie du cerveau qui aide à former de nouveaux souvenirs), la personne peut présenter des troubles de la mémoire. L’activité cérébrale peut, en fonction des personnes affectées, demeurer perturbée de façon plus ou moins longue. Ce qui a un impact sur la capacité de réflexion et la capacité à créer des souvenirs. Or la région de l’hippocampe est connue pour être fortement impliquée dans les processus de mémoire.

Dans certains cas, il est même difficile de savoir si le dommage observé au sein de cette région est à attribuer à l’épilepsie, ou si c’est l’épilepsie qui a été déclenchée par ce dommage.

Une information pour être retenue a besoin de 3 processus successifs : l’attention ou encodage, la fixation ou consolidation, et le rappel ou récupération. Tous ces processus sont perturbés lors du déclenchement de la crise.

Une étude menée par une équipe du Centre médical Cedars-Sinai (Los Angeles USA), révèle que le mécanisme par lequel les crises d’épilepsie perturbent le plus souvent la mémoire après ces crises, porte sur les processus de rappel.

Les troubles de mémoire de longue durée

Le cerveau a deux hémisphères composés de quatre lobes chacun : frontal, temporal, pariétal, et occipital. Les recherches sur l’activité cérébrale ont permis de déterminer qu’une grande partie de nos processus de mémoire se produisent dans le lobe temporal. Ainsi, les crises d’épilepsie ayant pour origine le lobe temporal, peuvent entraîner des problèmes de mémoire.

Une équipe du Baylor College of Medicine a publié dans la revue Nature Medicine une étude qui explique les troubles de mémoire survenant sur le long terme. Elle a été menée sur des souris de laboratoire, et a révélé un mécanisme pouvant expliquer que même des crises relativement rares peuvent entraîner des troubles de la mémoire de longue durée.

En effet, les chercheurs ont identifié une protéine dénommée protéine deltaFosB qui est retrouvée au niveau de l’hippocampe chez les patients atteint de la maladie de Alzheimer ainsi que chez les patients faisant des crises d’épilepsie.

Or une sécrétion importante de cette protéine entraîne la baisse d’autres protéines impliquées dans le fonctionnement normal des processus de mémoire. En d’autres termes, l’augmentation de la sécrétion de la protéine deltaFosB dans l’hippocampe, puis la persistance de celle-ci durant les semaines qui suivent la crise d’épilepsie agit un peu comme un frein sur le bon fonctionnement des processus de mémoire.

Ces mêmes changements constatés chez la souris de laboratoire ont été retrouvés dans l’hippocampe des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, et dans le lobe temporal des patients faisant des crises d’épilepsie.

Ainsi, à force de faire des crises d’épilepsie les sujets finissent par développer progressivement des troubles de la mémoire, et à long terme ont un risque plus accru de voir survenir la maladie de Alzheimer.

La découverte de la protéine deltaFosB ouvre des perspectives thérapeutiques dans le traitement des troubles de la mémoire.

Dr ETTIEN Félicien
Médecin-Blogueur

Mise à jour: 04 avril 2022

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